Comme un soleil irradiant un citronnier de Capri à midi, la devanture jaune pétante de Claudia sur l’avenue de la Motte-Picquet est immanquable. Ce restaurant italien a remplacé le Père Claude et l’andouillette a cédé sa place aux gnocchis et autres vitello tonnato…
Too much la déco ? Passé un premier moment d’étonnement face à un côté un peu flashy, on se dit que l’architecte Thierry Peltrault a finalement eu l’audace de jouer la cohérence avec les racines napolitaines du lieu. Il est pile-poil dans les teintes de céramiques amalfitaines, des luminaires jaunes comme des citronniers et la luminescence turquoise d’une grotte sous-marine de Capri pour la salle du fond. Sans oublier ces petites chaises bleues de bistrots.
Tout cela distille une certaine gaieté à l’âme. Serait-ce celle de l’Italien « quand il sait qu’il aura de l’amour et du vin » comme chantait la délicieuse Nicole Croisille ? Une chose est sûre, l’équipe au service, efficace et chaleureuse, composée en plus d’originaire de Campanie achève la mise en confiance.
Et pourtant, c’est un petit groupe de brasseries parisiennes dont le patron est auvergnat qui est derrière Claudia. Depuis ces dernières années, on le sait les néo-bougnats sont passés maîtres dans l’art culinaire transalpin. Ils savent s’entourer. Ainsi en va-t-il chez Claudia où Paolo Ulisse, natif de Naples, mais presque quatre décennies de restauration italienne à Paris décline ses recettes tandis que Gian-Marco fait onduler ses pâtes à pizzas.
Le chef offre une approche large et diverse de la cuisine de la Botte. Jamais en manque d’inspiration, il propose linguine alla vongole (22€), raviolis à la truffe (22€), fleur de courgettes, arancini (boulettes panées), escalope de veau au citron (26€) voire pour les carnassiers un filet de viande (d’Irlande) d’une tendreté remarquable. Les vins sont tarifés dans la fourchette haute – comme c’est souvent le cas dans la restauration italienne- et s’ils sont peu nombreux, ils sont bien choisis à l’exemple de ce Terre Siciliane tiré du cépage Inzolia. Vin blanc sicilien au nez floral tout en finesse, qui s’accordera à merveille avec un poulpe grillé.
Pour finir, les becs sucrés d’italianité risquent d’être plutôt tentés. Optez pour le café gourmand, avec ses petits babas au rhum et sa généreuse sfogliatella, cette pâtisserie napolitaine, fourrée à la ricotta qui évoque un coquillage et qui finalement donne une furieuse envie d’aller explorer les alentours du Vésuve …
Claudia
51, av de la Motte-Picquet
75015 Paris
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