Il y a bien des analogies entre Shinjuku et Pigalle, quartiers chauds et animés de Tokyo et Paris. L’association de ces deux noms forme celui d’un bistrot créé par Nicolas Leclerq et Emi Takeuchi, comme la synthèse utopique d’un bistrot parisien et d’une cuisine japonaise populaire. Au final, c’est assez réussi.
Côté bistrot : chaises, terrasse, musique et habitués au comptoir. Un bon son, une bonne ambiance, une bonne équipe, on s’y sent bien et les yeux se régalent de mille détails du sol au plafond. Admirez les affiches de films érotiques des années 80 chinées par le patron également producteur de cinéma.
Pour les gourmets néophytes, ce sera l’opportunité d’une première approche enthousiasmante d’une cuisine nippone qui ne se réduit pas aux sushis. Antoine Dufour, le chef du Shinjuku a passé six mois à Tokyo et Kyoto dans des adresses prestigieuses où il s’est formé aux grands classiques de la cuisine nippone.
Comme dans la comédie Tampopo de Juzo Itami (1985) qui raconte la quête d’une cuisinière pour le ramen parfait (soupe de nouilles), le chef, ch’ti d’origine, se passionne pour le Japon depuis qu’il a l’âge de 10 ans. Il a donc trouvé ici son bonheur quand il a remplacé l’ancien chef il y a trois ans.
Outre son savoir-faire, les différences gustatives avec un ryokan (auberge populaire) de Kyoto tiennent, confie-t-il, à un assaisonnement un peu différent mais aussi bien sûr aux produits. Le poulet frit du karaage (18€), l’un des best-seller de la maison n’est pas japonais mais périgourdin. Idem pour le tonkatsu, filet de porc pané (22€). Avec son curry, le chef aimante les habitués nippons. On les comprend. Son curry de queue de bœuf a une saveur d’une profondeur confondante. Et le riz minori, l’un des meilleurs du Japon qui l’accompagne amplifie le plaisir.
Emi, la patronne, insiste pour sa part sur la touche française du troquet avec notamment des frites maison à base de bintjes.
La carte des vins – un peu badaboum pour les tarifs- se rattrape pour le choix des flacons bien choisis et de qualité. On pourra tout aussi bien faire mousser sa kirin. Rien de mieux pour accompagner son sabayaki (19€), un joli maquereau grillé, ce qui à Pigalle ne manque jamais de saveur …
Formule du midi entrée-plat : 19,50€
Du mardi au samedi. 11h-2h. Service 12h 14h30 et 20h-22H30
Choushoku dimanche midi – de 12 à 16h. Un « petit déjeuner » nippon comme celui servi dans les ryokans (auberges traditionnelles japonaises) qui se veut « beau, harmonieux » et plein de saveurs. Avec poissons grillés, soupe miso, algues, et évidemment du …thé.
Shinjuku Pigalle
52 rue Condorcet
75009 Paris
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