Pas si petit que ça ce P’tit Musset… Depuis qu’il est installé sur ce carrefour à la fin de la longue rue Cardinet à deux pas du parc Martin Luther King, Denis Musset s’est taillé une bonne réputation dans le quartier : celle de libérer des papilles corsetées par des flaveurs d’industries agro-alimentaires et de ne jamais tomber dans l’à-peu près et la désinvolture.
A l’été 2016, il a impulsé à son endroit une sérieuse transformation vers un esprit bistrot frais, bleu et lumineux comme un ciel de l’île de Ré dont il adore le pastis réalisé par un ami. Générosité, textures et couleurs que l’on peut retrouver au hasard d’un plat du jour comme ce waterzoï de merlu et sa fondue de poireaux sur lesquels reposent quelques moules et une sauce au beurre qui laisse une longue note en bouche…
Mais ce patron-chef, fils de boucher champenois, que l’on aperçoit affairé à ses fourneaux ne renie pas une once de ses racines. Il a d’ailleurs affiché aux murs les recettes manuscrites de son père quand celui-ci était cuisto à l’armée et qu’il mitonnait des p’tits plats pour une centaine de biffins. Ainsi, chaque jour, il propose sa pièce du boucher (15,50€) ou son tartare de charolais (14,50€). Mais il sort des sentiers battus avec le burger du P’tit Musset (15,50€) dans lequel le pain est remplacé par un bun’s de légumes. De quoi marier avec une intelligence savoureuse vitamines et protéines.
Et puis, il y a le seigneur Cochon que Denis Musset sait honorer. Ses jambons se déclinent entre bellota de 36 mois ou serrano iberico. Et en hiver, sa terrine de porc aux condiments est aussi bienvenue que Saint-Nicolas. Idem pour la joue de porc braisée nappée dans une purée aussi onctueuse que celle de votre grand-mère.
Mais il n’y a pas que pour le cochon que Denis Musset allie classicisme et savoir-faire affûté. Cela se sent par exemple avec ses pressés … Comme ce pressé de volaille fermière au foie gras avec sa confiture d’oignons ou ce pressé de bar tomates confites.
On pourrait citer également le turbot au beurre de champagne, la tête de veau sauce ravigote ou l’entrecôte de race normande. En dessert, la crème brûlée est parfumée de Baileys et le baba au rhum est aussi tendre que gros … voilà une affaire où l’on sait vivre !
La petite carte des vins est touffue et pleine de bonnes surprises à des prix loin d’être indécents. En rouge, on aime ce Co Ho La, un côtes du Rhône à l’expression puissante où la framboise s’efface progressivement devant l’épice. En blanc, le Champenois rend hommage aux chouans … avec ces fiefs vendéens comme Château Marie du Fou, élégant alliage de chenin et de chardonnay ni trop acide ni trop charnu qui se marie à merveille avec les grands poissons du P’tit Musset.
Le P’tit Musset – 132, rue Cardinet – 75017 Paris – Tél. 01 42 27 36 78
Métro Malesherbes
Fermé le samedi midi, dimanche midi et soir
Le midi : Plat du jour 14,50 € / entrée-plat ou plat-dessert à 21 € / Entrée-plat-dessert à 25 €
Le soir : menu entrée-plat ou plat-dessert à 29€ / Entrée-plat-dessert à 31 €
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