Situé rue de Rome pile-poil devant la sortie latérale de la Gare Saint-Lazare, l’Oiseau Blanc n’a rien à voir avec une brasserie de gare de clientèle de passage. Depuis 1930, ce bistrot n’a pas changé de nom. C’est celui de l’avion de Nungesser et Coli disparus, pense-t-on, au-dessus de Terre-Neuve après avoir été – les premiers – à traverser l’Atlantique en aéronef.
Pas question pour Thierry et Jean-Marc les deux patrons de l’Oiseau Blanc, fils de bougnat auvergnat, de tirer un trait sur l’histoire de leur endroit. Au contraire, ils ont gardé la fresque de 1957 réalisée dans un style Art Nouveau et qui rappelle l’exploit des deux aviateurs. D’ailleurs, leur bistrot demeure le rendez-vous de bien des clubs de passionnés de l’aviation -pilotes, mécaniciens, retraités d’aéroclubs – qui viennent ici chaque mois nourrir le mythe d’Icare et saluer le souvenir des pionniers de l’aviation au long cours.
Cette proximité des aviateurs n’a pas l’air de gêner les cheminots, autres fidèles de l’Oiseau Blanc mais qui viennent pour des raisons plus terre à terre. Ces bonnes fourchettes apprécient les classiques d’un répertoire bistrotier exécutés avec la régularité des trains d’autrefois.
Depuis 15 ans, le chef de l’oiseau, qui n’est pas manchot, exprime le meilleur d’un saucisse-aligot ou d’un confit de canard tendre et sensuel avec ses pommes à l’ail ( 15,50€). Sans oublier bien d’autres plats comme cette andouillette au pouilly fumé réalisée par un petit artisan de l’Aube qui ne rougirait pas à prétendre au label 5A.
Justement question vins, il ne faut pas réserver seulement le pouilly fumé à l’andouillette. Mais l’attaquer comme mise en bouche pour son élégance. Avant de passer au beaujolais. Thierry va lui-même dénicher ses producteurs. Et son saint-amour donne des ailes joyeuses… Moins tragiques en tout cas que celles de l’Oiseau Blanc.
L’Oiseau Blanc
19, rue de Rome
75008 Paris
Tél. 01 44 90 99 02
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