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Batifol

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La nostalgie, camarade ! Une jarre de lentilles vertes du Puy avec vinaigrette relevée posée sur la table comme chez grand-mère et dans laquelle on peut puiser à volonté !

Cela n’a l’air de rien… mais dans un Paris souvent rugueux… c’est un détail à 5 €  qui marque l’esprit. Et qui signe la résurrection de Batifol sur les cendres d’une  Strasbourgeoise encore fumante, face à la gare de l’Est.

Comme prévu le groupe familial Joulie – propriétaire notamment des Bouillons Chartier– a relancé cette marque bistrotière – créée par le « padre » Gérard Joulie – à la fin des années 80. Un hommage aux Dadaïstes qui fréquentaient dans les années 20 un café rue Saint-Martin baptisé Batifol…

Le Batifol version 2019 reste fidèle au manifeste bistrotier originel. Une première salle avec comptoir central, chaises bistrot, guéridons et luminaires boules vous projette dans une ambiance années 30/40. On ne serait presque pas surpris de voir en noir et blanc au petit matin un Jean Gabin anxieux attendre une Michèle Morgan devant une Suze à peine entamée.

Mais Batifol est profond. Et plus on s’enfonce dans la salle, plus la limonade cède la place à une assiette qui répond franchement aux doléances de l’estomac. Posé sur des banquettes rouges bien rembourrées, on apprécie une cuisine maison généreuse. Sans chichis ni préciosités. Le temps que l’on soit servi, l’œil a le temps de batifoler sur les affiches originales des alcools français qui ponctuent les murs avec bonheur…

A côté des fameuses lentilles, la terrine de campagne maison est servie à discrétion ( 6€). Il y a aussi la salade de bœuf à la parisienne (7€) et, concession de l’époque pour une fiancée gastro-branchouille, un  céviche de maquereaux avocat-tomate (9,50€) se propose sur la carte.  La quenelle et son coulis de crustacés pour napper le riz – bien que servie sur les rives de la Seine -et non de la Saône ou du Rhône- ne rougit pas de cette localisation.

 

Le semainier bien rythmé permet aux indécis de ne pas trop mettre à l’épreuve la patience de leurs amis affamés… Lundi, c’est saucisse-aligot -façon pour les Joulie de rappeler leur terroir originel-, mardi petit salé, jeudi tête de veau, vendredi brandade … D’autres attendront les frimas du Général Hiver afin de leur opposer le pot au feu de Batifol… (18€). Tandis qu’au dessert, on a un faible comme Robinson pour Vendredi pour une île flottante au pralin …

Les grands plateaux des serveurs encore en rodage qui chutent sur le sol participent à cet esprit batifoleur et bistrotier dans une ambiance qui n’a rien de surfait. Et les ballons pleins de brouilly de la maison Aegerter ou de touraine Marrionet qui s’entrechoquent à la santé des amis sont comme les cymbales de cette fanfare bistrotière et batifolante…

Batifol

5, rue du 8 mai 1945 (face à la gare de l’Est),
Paris 75010
Ouvert tous les jours de 7h30 à minuit.
Tél. 01 42 05 20 02

 

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